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Cheminée des grimpeurs

CHEMINEE DES GRIMPEURS / Sortie du 4 Mars 2007 Participants : Alain, Gaston, Guy Jean Paul, Marie et Raymond
Peu nombreux certes, mais d’une indéniable qualité ! La sélection AN , pour cette sortie rando/escalade, décimée par une terrible pandémie de grippe ( Max est alité et Martine en vestale ceyrestine , veille à son chevet ; Andrée à peine convalescente est ce matin victime d’une rechute), se résumera à six participants. Au rendez vous à Saint Jean , Rita hésite une nouvelle fois et finalement opte pour les sources de l’Huveaune, alors qu’Angélika , non inscrite se verra contrainte au même choix. Deux voitures , donc se dirigent vers l’hôtellerie de la Sainte Baume par les éprouvants lacets du col de l’Espigoulier qui vont mettre à rude épreuve les entrailles de Guy, très pâle à l’arrière de mon véhicule : je tiens enfin le moyen de le rendre momentanément muet ! Sur le parking des « Trois Chênes » , encore peu de monde sous la face ombragée de la paroi nord des Béguines ! Très vite nous quittons les timides rayons solaires qui tentent de franchir la haute crête , pour remonter vers la source de Ravel hélas encore à sec . En balcon nous rejoignons le « sentier merveilleux » qui chemine au sein de la hêtraie où seuls les ifs centenaires et les houx dispensent une dominante verte parmi les fayards et les tilleuls encore dénudés. Pourtant les prémisses du printemps s’annoncent déjà ; les anémones hépatiques foisonnent dans la feuillée au revers du sentier, alors que les primevères et les corydales attendent encore la fin des frimas pour embellir le sous bois : trop tôt cette ballade je vous l’avais bien dit ! En file indienne, nous allons bon train en longue traversée vers l’Est, bercés par le doux murmure du tonitruant organe de Guy qui alterne avec les provocations non dissimulées d'un Jean Paul orfèvre en la matière …dialogue ininterrompu d’un vieux couple, dont seuls les initiés peuvent décoder les fines allusions restant inaccessibles aux profanes ! Devant la plaque à la mémoire du Docteur Joseph POUCEL ( 1888/1971) nous nous recueillons un instant , en mémoire de « celui qui fréquenta cette magnifique forêt dont il connaissait tous les secrets et en découvrit les mystères botaniques ». A propos de mystère , de respectables excursionnistes nous rejoignent à cet instant. L’un d'eux nous précise qu’il a connu ce personnage et qu’il a été opéré par lui, d’un phimosis dans sa jeunesse. Voilà un sujet qui va relancer l’intarissable imagination de nos deux compères , inspiration qui va nous accompagner sans interruption jusqu’au pied du tracé jaune de la « Cheminée des Grimpeurs ». Il faut donc à Marie faire preuve d’une tolérance sûrement inhabituelle pour subir un tel assaut de vocabulaire dont la grossièreté tempérée par la verve méridionale , confine souvent au langage de corps de garde ! Là, profitant d’une clairière confortable , nous enfilons nos baudriers avant d’attaquer notre confrontation avec la rude et austère face nord des Béguines. De ressauts en corniches nous nous hissons progressivement au dessous du grand couloir dont l’accès est protégé par une grande dalle surplombante, mais facilité aussi par la présence « miraculeuse » ( ce qui est bien le moins dans cette forêt relique qui abrita une Sainte jadis grande pécheresse , ce qui laisse un espoir de rédemption à nos deux mécréants !) d’un arbre providentiel. Sur la dalle, une plaque commémorative rappelle qu’en cet endroit , il y a prés d’un demi siècle , le 6 avril 1958 , le jeune René Leporini fut victime d’un accident mortel à l’âge de 26 ans. Paix à son âme ! Par une rapide brachiation, nous rejoignons un à un le couloir pour affronter , un peu plus haut, une barre surplombante suivie d’un petit dièdre particulièrement lisse dans sa partie haute. Dans cette rude épreuve, la corde nous est d’un secours utile rassérénant les plus émotifs. Malgré cela les pieds et les mains n’y suffiront pas toujours ; les genoux eux aussi seront mis à contribution. Puis, quelques couloirs plus aisés et une vertigineuse traversée sur la gauche nous amènent au pied de la cheminée qui a donné son nom à cette petite voie ouverte en 1924 par E. Blanc et G. Rouard. Débonnaire à l’extérieur mais sans la moindre protection , c’est donc par l’intérieur en ramonage délicat pour les grands gabarits ( faudra -t-il que moi aussi, bientôt je rallie les amateurs de régime !) , mais bien protégé par l’étroitesse de la fissure et une plaquette détériorée mais néanmoins rassurante que je gagne le haut du bloc coincé . De là, je hisse successivement les six sacs de mes collègues , notant au passage que Guy comme à l’accoutumée à prévu le bivouac, la tempête et les vivres pour plusieurs jours , seule justification pour un volume et un poids tout à fait inhabituels pour cette randonnée printanière à la journée. Jean Paul me rejoint sur mon bloc pour compléter la logistique indispensable pour rejoindre le sommet. Il m’assure pour que j’y accède puis la noria se met en place : Jean Paul entre deux hissages de seconds va me passer les sacs que je hisse à nouveau pour réchauffer mes muscles ; puis chacun des protagonistes , encore essoufflé par l’effort fourni dans le ramonage , va pouvoir me rejoindre en accouchement laborieux et jaillir de l’étroite faille ravi d’être enfin là ! Dans la partie basse le grand écart déstabilise Guy dont la « charnière » arthrosique est mise à rude épreuve ! Epreuve qui va tarir son habituelle diarrhée verbale jusqu’au sommet. Au haut de la cheminée nous voilà tous réunis ! La tête de l’escouade se précipite de couloirs en corniches vers la croix des Béguines où nous rejoignons le soleil. Loin derrière, Guy et Jean Paul devisent, confrontant la fantaisie ciotadenne à la rigueur alsacienne ( j’allais dire teutonique !). Après avoir attendu Guy , au sommet, en conversation volubile avec quelques randonneurs , sur la corniche supérieure des Béguines, nous déjeunons tranquillement au soleil. Sur ce replat herbeux, déjà les crocus émaillent de leurs corolles rosées au cœur d’or , une pelouse encore bouleversée par la recherche éperdue de succulentes racines par quelques hardes de sangliers. Longuement nous admirons le panorama qui s’étend loin vers les Alpes enneigées, cherchant à nos pieds , vers la Taurelle la présence éventuelle de nos petits camarades et néanmoins concurrents . Réconfortés nous reprenons le tracé noir à rebours en direction de la voie Gombault. « ... C'est l'heure magique à la ,Sainte?Baume ; l'heure des couleurs extravagantes; l'heure des escarpements saumon vif aux saillies indigo ; l'heure des nuages mauves posés sur les crêtes comme des oiseaux fatigués ; l'heure où le ciel vide d'hirondelles déploie son voile d'azur très pâle, désormais immaculé. Quant à la montagne des Béguines, elle a perdu toute épaisseur: c'est une féerique muraille couleur d'aurore qui semble barrer aux profanes le chemin de quelque mystérieux et radieux paradis. Peu à peu, les nuances s'atténuent, se mélangent, se fondent, et les calcaires se vêtent de gris perle. Puis, c'est la nuit: la montagne se profile maintenant massive et sombre sur un ciel transparent. Les parfums de la forêt s'exhalent, embaument la brise fraîche... Des grillons, dans la plaine, font entendre leur stridente mélopée. » C'est ainsi que René Gombault, au cours de ses excursions solitaires à la face nord des Béguines, pour rechercher la première voie d'escalade dans l'immense paroi, décrivait son retour crépusculaire au cours du printemps 1910 . A plusieurs reprises, je perds le fil et m’égare sur les corniches pour renouer enfin avec le balisage ténu et peu lisible à la descente . La désescalade quelques fois délicate fait place à de petits rappels plus sécurisants qui nous ramènent sur le Balcon des Sangliers découvert en octobre 1968 par A. Lucchési, P. Morizot, plus tard rebaptisé « Balcon Marcel Estruch » en l’honneur de cet excursionniste tombé quelques mois plus tard dans les Calanques. Allégrement, au soleil , nous enchaînons les petites vires , les passages escarpés , pour revenir à l’aplomb de la « cheminée des grimpeurs » où une cordée est encore engagée : forte fréquentation aujourd’hui, pour un itinéraire aussi peu pratiqué ! C’est là que Guy se rend compte qu’il a perdu une des cordes . Il faut donc reprendre notre cheminement à rebours pour enfin découvrir la fugitive accrochée aux branches traîtresses d’un arbuste à proximité du tracé noir ! Guy un peu furieux semble un peu fatigué et sa verve du matin disparaît en même temps qu’il traîne à l’arrière : toujours un peu trop chargé pour ce type d’exercice ! Enchaînant les passages délicats mais bien équipés , nous atteignons l’Oasis puis, un dernier promontoire nous déverse au bord de la forêt en contre bas du col du St Pilon. A travers bois, en cette saison clairs et dénudés, suivant une vague trace de sauvagine, nous regagnons une large laie forestière malheureusement encombrée par le tronc d’un hêtre qui termine là sa vie centenaire. Un peu plus loin nous rejoignons le sentier qui descend du col du St Pilon , à proximité de la Chapelle des Parisiens ou des Morts. Cette Chapelle à été construite en 1636 ( 1629 selon d’autres sources) par Esprit Blanc, Contrôleur Général des Décimes en Provence .Cet homme à l’humour particulier , voulait qu’on y célèbre des messes en l’honneur des morts, de sa famille, de ses amis et de ses …ennemis ! Pourquoi « des Parisiens » ? : afin de rappeler que la maison qu’il possédait à Marseille avait été rendue célèbre par les amis Parisiens qu’il y accueillait . Cette chapelle fut ravagée par la folie dévastatrice de la révolution ; on remarquera son toit en bardeaux et sur les montants de son portail des fers à cheval gravés par les Compagnons du Devoir , venus à la grotte pour y faire bénir leurs rubans ( traces que l’on retrouve sur les oratoires du sentier « des Roys » de Nans au St Pilon. De belles sculptures dont un bas relief y ont été récupérées et sont visibles aujourd’hui à l’hôtellerie ; il représente ST Maximin donnant la communion à Sainte Madeleine. Aujourd’hui, cet édifice délabré, couvert de mousse ne présente plus qu’un fronton arborant un plein cintre couronné d’un chapiteau de facture grecque. A la source de Nans, nous faisons le plein des gourdes d’une eau qui, si elle n’est pas bénite, n’en est pas moins fraîche pour autant. Par le sentiers des Roys, au milieu des « pèlerins » du dimanche, nous rejoignons nos véhicules. Gaston
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B
Bonjour,  en lisant votre site, je trouve le nom de René GOMBAULT.. Avez vous des renseignements sur cet homme ?? Cela m'intéresse beaucoup !A priori un montagnard bayonnais ??MerciBoris THOMASsarrautethomas@laposte.net 
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A
que vous souhaitez vous connaître de cet homme si votre requete est toujours d actualité. Wikipédia en esopagnol a consacré un article restant a dispo<br /> Cordialement