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Dimanche 02/03/2008Traversée du Baron de Save de Beaureceuil


Traversée du Baron de Save de Beaureceuil Le Devenson  

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Première traversée : Roger ARTRU et Jean Save de Beaurecueil le 17 octobre 1937.

AD- 3 H -750 mètres.
 
Participants : Marie, Gaston, Gérard, Maurice et Raymond.
 
Trois fois reportée pour diverses raisons, exposition à un fort vent d'est, effectif trop important, journées trop courtes... Cette fois-ci c'est la bonne ! Les survivants profitent de la mobilisation de Guy avec Gérard sur une randonnée ardue dans le secteur du Vieux Rougiers, de l'absence injustifiée d'Alain, pour opter définitivement pour cet itinéraire engagé.
Au parking nous notons la défection de Rita qui découvrant notre équipée affirme ne pas s'être préparée psychologiquement comme elle le fait systématiquement plusieurs jours à l'avance à chacune de nos sorties. Faux culs, nous ne l'encourageons pas à nous accompagner prétextant un itinéraire plus long, plus délicat, plus pénible !
Nous serons donc cinq pour cette expédition qui, si elle n'est pas difficile reste engagée et délicate par endroits. Pour mettre tous les avantages de notre côté nous ne l' accomplirons pas en entier ce, en souvenir de notre première expédition en ce lieu le 21 septembre 1986, décrite par Isabelle dans le N° 20 de notre revue : « Save qui peut » ! Ce jour-là après un accès délicat dans la calanque du Devenson, relativement nombreux, nous avions dû nous contenter de sortir à la nuit sur le pilier du Baou rouge, là où nous attaquons les rappels vingt-deux ans plus tard et beaucoup, beaucoup plus vieux du moins en ce qui me concerne.
Jean Save de Beaurecueil ! Ce nom prestigieux en à fait rêver plus d'un ! Il a laissé derrière lui quelques beaux morceaux de bravoure ; cette première traversée du Devenson que nous allons accomplir partiellement, différentes voies et tours Save qui émaillent les calanques. Personnellement je ne l'ai pas rencontré , par contre son fils à maintes reprises, la dernière fois en Août 2002 dans « Deux gamins sous la pluie », voie que j'ai ouverte avec Daniel dans les falaises Soubeyrannes, et qu'il parcourait avec brio avec une autre étoile des calanques Joël Coquegniot. Pourtant son nom me reste encore familier car nous héritons de la garde des petits-enfants chaque fois que Pascale est invitée par la petite-fille du baron qui fut sa camarade d'études.
 
LA TRAVERSÉE DU DEVENSON
 
Le 10 octobre a lieu la première de la plus longue et l'une des plus belles voies d'escalade des Calanques dans le secteur le plus sauvage: les falaises du Devenson. Régis Artru et Jean Save de Beaurecueil réalisent la première de la Grande Tour du Devenson, puis traversent les falaises jusqu'à l'Eissadon. :c'est la voie d'aventure par excellence, nécessitant une approche semblable à celle réclamée par un itinéraire sérieux en montagne, le cheminement se déroulant dans une falaise large d'un demi kilomètre, et haute de plus de deux cents mètres.
Artru et Save avaient modestement baptisé "Grande Tour du Devenson", l'aiguille qui se détache sous le point culminant des falaises à l'endroit où celles ci sont les plus hautes. L'histoire n'a pas retenu ce nom, mais celui, beaucoup plus beau, de Tour Save , et cette superbe traversée est immortalisée sous le nom de Traversée du Baron, eu égard aux origines de Jean Save. La "Traversée du Baron", provient, selon son fils Henri, du surnom qu'avaient donné les pêcheurs de Cassis à Save de Beaurecueil. Ces derniers l'avaient souvent mené dans les Calanques. C'est ainsi qu'il avait repéré un cheminement possible dans la complexe muraille du Devenson. Dix ans après les Écureuils, Save et Artru redorent le blason de "l'alpinisme d'exploration" dans les Calanques.
 
Henri Laulagnet écrit à propos de cette première:
L'escalade est toujours très intéressante, souvent très difficile, et la hauteur de la falaise, ses formes étranges, sa verticalité donnent à la course un caractère bien différent de celui de la plupart des escalades des Calanques :plus sévère et plus prenant, jusqu'à la dernière prise, on est en pleine difficulté; de cette prise, c'est la crête même de la falaise. Le couloir de sortie avait déjà été descendu et remonté en septembre par Gros, Henri Chopard et Save de Beaurecueil.
Deux remarques s'imposent: Laulagnet emploie le terme de course, amplement justifié pour une entreprise au Devenson. Save et Artru pénétraient dans un univers vierge: le Devenson avait été atteint "à pied", seulement en 1920, par les Hurluberlus.
 À l'aplomb de la Tour Save, la falaise mesure 230 mètres de haut de la mer à la crête: c'est la plus haute paroi, d'un seul jet, des Calanques. Deux cent trente mètres, c'est déjà la dimension d'une course des Préalpes. Ce qui justifie pleinement une brève inspection en rappel, objet de ma seconde remarque.
 
Gaston Rébuffat, ami de Jean Save à qui il a dédié « Calanques », relate une "expédition" au Devenson
« Il y a bien des années, aller au Devenson et en revenir était une "expédition"; depuis le terminus dutramway du Redon, en passant par Le Cap Gros, il fallait compter 4 heures pour atteindre la calanque. Le paysage alentour, le site de la calanque proprement dit, étaient magnifiques et déserts, bien rares les bateaux à cette époque   et nous ressentions une forte impression d'éloignement. Cela commençait dès l'instant où quittant la crête, on entamait la descente par le tracé brun ou le tracé noir; à la grande solitude ressentie jusque là, s'ajoutait alors une impression plus forte, une impression presque de non retour quand on plongeait vers la calanque.
Par la suite, après que jean Save eut ouvert la première voie d'escalade, grimper demeurait toujours une aventure qui n'était par gagnée d'avance: sortir de ce demi cratère ouvert sur la mer qu'est le cirque du Devenson et émerger sur la crête; souvent la nuit était proche quand nous y parvenions, en particulier en hiver, lorsque les jours sont courts. Car pour le retour, on passait par l'Oule, En Vau et Cassis, d'où pour finir, il fallait encore monter à la gare et attraper le train du soir. Enfin dans le train, nous restions un moment aux fenêtres, côté gauche, car la voie ferrée, de ce côté là domine la rade de Cassis, les Calanques et la mer. Tout cela a bien changé! On ne prend plus le tramway, qui n'existe plus! ni le train; on va facilement au col de la Gardiole où on laisse la voiture et où on la retrouve le soir (parfois cambriolée) ».
 
               Un an avant la traversée du Baron, Save et Artru ont ouvert une demi douzaine de voies à En Vau, calanque qui a connu un moindre développement, du fait de son éloignement pour les Marseillais, ce qui doit faire sourire les grimpeurs actuels. 1936, c'est l'époque du Front Populaire et des premiers congés payés, nous sommes donc très loin de la voiture individuelle.       
Deux de leurs conquêtes conserveront un succès notoire; ce sont deux aiguilles : le Pouce et le Doigt de Dieu. Le Pouce est vierge, c'est même le dernier sommet vierge d'importance, puisqu'il a échappé aux pionniers du début du siècle. La voie Save est toujours une classique fort prisée des néophytes, alors que le Pouce Intégral, ouvert trois ans plus tard par Henri Joubard et Gaston Rébuffat, demeure incontestablement le plus bel itinéraire. Le Doigt lui même est un monolithe rigoureusement vertical sur tous ses flancs, et haut d'une vingtaine de mètres. Le versant occidental surplombant la calanque, s'appuie sur un socle vertical soudé à la muraille terminale, ce qui donne à l'ensemble une dénivellation de prés de 80 mètres.
Surnommé également "Demoiselle" d'En Vau, ou bien "l'Aigle", le Doigt a d'abord été gravi avec lancer de corde, artifice très en vogue à une certaine époque. Il n'y a qu'à se souvenir de l'Aiguille de la République, dans le massif du Mont Blanc, ou bien de certains campaniles dolomitiques. L'heureux pionnier est un compatriote de Guillaume Tell, Charles Studer.
Alfred Contrer réalise la seconde du Doigt de Dieu en jouant à nouveau de l'arbalète. Suit un parcours, en 1935, par Robert et Israel, et, l'année suivante, Artru et Save escaladent la face est du Doigt. Un an plus tard, presque jour pour jour, Magol et Chauvet gravissent le versant nord. Comme pour le Pouce, l'Intégrale reviendra à Henri Joubard, accompagné cette fois ci, de "Toto" Guérin.
 
Trêve de digression et revenons un notre sujet .
À 9 h 30 nous retrouvons donc Gérard notre envoyé spécial permanent à Marseille au parking de la Gardiole. Un petit mistral frais nous accompagne sur cet interminable sentier dont nous connaissons chaque pierre, afin d'atteindre le col puis le puits de l'Oule. Là, nous abandonnons le tracé vert qui descend vers la calanque, pour emprunter le nouveau GR qui remonte au-dessus du vallon de la fenêtre pour contourner progressivement les vallons des Chaudronniers et des Charbonniers. Un dernier effort nous ramène sous le col du Devenson et enfin au sommet du Baou Rouge.
 La perspective sur le cirque du Devenson, l'îlot du dromadaire est époustouflante. Nous dominons de 230 mètres les eaux vertes et bleues de la calanque : un vide à vous couper le souffle !
Lentement nous nous équipons. « Assuré » sur un bonzaï, j'envoie Maurice en estafette reconnaître le relais du premier rappel placé en plein vide en contrebas. Avec circonspection il atteint la chaîne et se vache minutieusement. Un à un, Marie, Gérard et Raymond l'y rejoignent : il y a du monde Balcon ! Mais l'ambiance est à la concentration. Il est déjà 11 h 30 et nous n'en sommes qu'au début. En bon dernier je les rejoins et muni d'une corde j'attaque immédiatement le premier rappel de 50 mètres. La corde toronnée s'est accrochée sur la moindre aspérité et Dieu sait qu'elles sont nombreuses : doit-on confier le lancer le corde à un Maurice un peu trop crispé ; ému peut-être ?
Sur le collet de la tour Save je manœuvre la corde pour alerter mes collègues de mon arrivée en lieu sûr. Avec une trop grande lenteur je vois arriver les différents participants. Comme il se doit j'ai complètement oublié de laisser la consigne de faire suivre les cordes de façon enchaîner les rappels sans attendre. C'est bien sûr le dernier qui ramène le "bout" manquant ! Ce malentendu me permet toutefois de surveiller mon petit monde. Dans les broussailles j'attaque le second rappel entraînant des ruissellements de terre et de gravier, m'accrochant dans les lentisques, les filaires et alaternes. Trente mètres plus bas, à ma grande déconvenue, je découvre que l'équipement du troisième rappel a disparu et qu'il va nous falloir désescalader à moins que je ne trouve à proximité un point de rappel naturel de robustesse suffisante. 
 Quelques mètres au-dessus, un chêne vert m'offre des branches rassurantes sur lesquelles je peux fixer une sangle et un maillon rapide. Pendant ce temps Raymond et Gérard s'activent sur la récupération du rappel. Mes troupes sont maintenant suffisamment chevronnées pour me libérer de tâches qui cumulées finissent pas devenir éreintantes.
Un petit rappel de 25 mètres nous mène jusqu'au fond du couloir qui est atteint par une courte désescalade. Je peux y admirer la prudente aisance de Marie qui a encore quelques appréhensions pour cet exercice inhabituel. Nous voilà tous réfugiés dans un petit bosquet. De là, en chenilles processionnaires nous remontons le haut du couloir vers une petite épaule ornée d'un gigantesque mont joie autour duquel je peux assurer mes collègues et néanmoins amis. De là, nous pouvons apercevoir le champignon rocheux qui balise notre route alors que le regard se perd au loin vers l'aiguille et l'éperon de l'Eissadon, la presqu'île de Castelvieil et là-bas, tout au fond, lesSoubeyranes et le bec de l'Aigle. Derrière nous, cachés par le promontoire du Baou rouge et de la tour Save, la calanque du Devenson s'ouvre sur le dromadaire, l'aiguille du Devenson et la grande arête ..
C’est le moment d'entreprendre une partie délicate de la traversée. En descentes est remontées sur des ressauts terreux, glissants, foireux, nous repartons dans la rude végétation grillée par le soleil. Les pieds chassent dans la gravette, le taux d'adrénaline monte : aux abris !chacun pour soi !
Tout contre le champignon de rochers blancs, un peu émus nous rejoignons le tronc salvateur d'un grand pin qui nous offre ses branches pour un petit rappel qui va nous éviter la désescalade du couloir terreux est particulièrement raide qui descend vers un deuxième conifère sur lequel nous allons pouvoir tirer un long rappel baragneux à souhait, pour nous rapprocher au mieux du rivage. Nous voilà à l'aplomb de l'éperon des Pins qui nous avait donné du fil à retordre à Alain et à moi, il y a de nombreuses années. Vers l'est, pouvons suivre la progression de deux cordées engagées sur l'éperon Est de L'Eissadon.
J'ai bien du mal à débrouiller les cordes piégées par la végétation et après un sérieux combat je retrouve enfin le sentier. Un à un mes collègues ne rejoignent : d'abord Gérard qui par mégarde voit sa corde piégée dans les réganéous et se doit de remonter pour la libérer, ce, au profit d'un brutal pendule qui le précipite au fond du couloir malgré mes vaines tentatives pour le freiner. Sans mal il me rejoint. Suit Maurice avec lequel la communication reste difficile à grande distance ; le bruit des machines ayant comme pour tout chef mécanicien dégradé sensiblement sa capacité auditive, en particulier dans les graves. Il m'eut fallut une voix de fausset ou de femme, mais voilà seule Marie en possède une de qualité et elle est encore trop loin en arrière. Malgré tout Maurice échappera au pendule. Dès son arrivée constatant une nouvelle fois que les cordes sont restées en arrière, je crie à Marie de les amener . Dialogue de sourds ! Il faudra je consulte mon otorhino. Elle arrive à son tour, corde piégée dans les broussailles, pendule légèrement et nous rejoint... Sans corde !
Il ne nous reste plus qu'à interpeller Raymond, seul sur son arbre loin là haut, qui prétend n'en avoir qu'une seule ! Un doute me saisit : va-t-il falloir remonter et repartir en quête d de l'écheveau manquant ? Il n'en sera rien ; le regard perçant de Marie note un collier bicolore autour du cou de son mari qui apparemment ne sait pas encore compter jusqu'à 2! Il faudra que je le mette en cheville avec ma petite-fille Zoe pour une formation intensive. Ainsi une nouvelle fois nous devrons attendre que les cinq participants soient regroupés pour lancer le rappel suivant : petit quart d'heure ajouté aux précédents qui va peser lourd sur notre horaire et pourrait imposer l'usage de la frontale pour une nouvelle sortie nocturne!
Nous sommes maintenant dominés par les voies des Cylindres orientaux et de la Bonne femme (voie du duveteux?) que nous avons expérimentée avec Alain et Pierrot il y a quelques années et qui n'a pas trahi la duplicité habituelle de la gent féminine en nous en faisons voir de toutes les couleurs. Deux cordées, sur la droite de cette voie d'anthologie, s'escriment dans les parcours de haute difficulté nouvellement équipés.
Un dernier rappel sur arbre en nous ramène ainsi une trentaine de mètres au-dessus des flots : il est près de 14 h ! À l'ombre de pins rabougris nous nous restaurons commentant avec sérénité les difficultés de progression des deux cordées qui évoluent au-dessus de nos têtes.
Repas rapidement bouclé , sans sieste reconstituante, nous nous ébrouons et par une prompte descente nous attaquons le bas d'un couloir que nous devons remonter sur une vingtaine de mètres. Renonçant à nous enfoncer plus avant dans une végétation aussi dense qu'affectueuse, j'attaque un petit mur en rive Gauche, qui mène à un gros pin au pied d'un éperon. Raymond et Gérard montent en cordée réversible.
Décordés nous remontons l'éperon, traversant un couloir sur la droite, pour atteindre une petite brèche. De là, un parcours délicat traverse à droite une zone panachée de rochers et d'éboulis glissants. Le moral des troupes s'en ressent ! Je les attends vaché sur un écheveau de sangles marquées par la sénescence. Nous nous y risquons pour un petit rappel de 10 mètres qui nous conduit au creux d'un étroit thalweg. Une nouvelle escalade facile en "terrain varié". (blocs instables, sémilles de pin croulantes......) me conduit vers un gros pin, dont curieusement le pied se situe nettement au-dessus du tronc. Compte tenu de la qualité du terrain c'est une cordée de cinq qui progresse. Raymond et Gérard ont provisoirement renoncé à la glorieuse de technique de la cordée réversible. À leur arrivée je comprends enfin leurs raisons: Gérard dispose autour du cou plus beau Marsupilami que j'ai jamais vu ; un pouprillon, une palangrotte emmêlée de toute beauté. Les artistes dans leur incontournable désir d'esthétisme y ont ajouté quelques touches de sangles entremêlées qui nous ravissent !
Nous y consacrons un bon quart d'heure afin que cet écheveau puisse à nouveau ressembler à une corde d'escalade. Au-dessus de nos têtes, la grande fenêtre qui troue l'éperon ouest de l'Eissadon plonge vers nous son regard de cyclope. Une petite traversée en corniche, le franchissement d'un couloir aisé, nous ramènent enfin sur le fil de l'éperon ouest de l'Eissadon. Nous allons enfin pouvoir reprendre une stratégie classique de grimpeurs et progresser en grandes longueurs de corde vers le haut, disposition un peu oubliée lors de ces interminables est scabreuses de traversées.
 En dehors du relais muni de deux solides spits de 10, les points d'assurage autres que naturels sont rares. Les "bis" autrefois scellés dans l'arête ne laissent que les stigmates de petits trous béants matérialisant leur absence. Heureusement la progression est aisée.
Pour la longueur suivante je renonce à l'envolée vers la fissure surplombante où Michel D. s'était coincé le bras, pour m'enfuir en traversée à droite vers le couloir/dièdre qui s'élance vers la large plate-forme de l'avant-dernier relais. Dans les rayons déjà rasants du soleil, je m'élève une dernière fois dans le mur vertical de rochers roux pour déboucher sur la crête. Maurice du fait de sa petite taille (mais non il n'est pas petit, il est râblé!) ,a du mal à atteindre la première prise de main. Par contre il s'accorde le temps nécessaire à refaire de belles ganses avec les lacets de ses chaussons, en pleine paroi., au grand dam de Marie qui doit attendre en position inconfortable. « Avec un lacet détaché, on s'expose à un accident grave ! » déclare-t-il le plus sérieusement du monde !
Il est 17 h 30 passées quand nous entreprenons de quitter les chaussons, plier les cordes et le camp, après avoir averti nos femmes nous sommes sains et saufs.
Il faut maintenant entreprendre la descente au creux de l'Oule, puis remonter l'interminable vallon vers le col de éponyme. Bien que tous les raccourcis disponibles soient mis à contribution, le temps passe inexorablement. Au col nous apercevons un groupe de retardataires qui s'engage sur le tracé marron. Par le sentier balcon non balisé nous les contournons pour les voir rebrousser chemin, puis nous héler pour s'enquérir sur le chemin du parking de la Gardiole . Après les avoir remis sur les rails, nous les précédons pour nous enfoncer dans la nuit qui deviendra fort noire à l'arrivée au parking. Il est près de 19 h 15 ; nous ne serons à la Ciotat que vers 19 h 45.
Une fois le plus nous échappons au bivouac et je note avec tristesse que mes performances se sont considérablement dégradées .Pour avoir souvent accompli ce parcours, je ne me rappelle pas l'avoir terminé aussi tard. Heureusement que nous ne l'avons accompli que partiellement !
Cela tient-il à mes compagnons ou à un irrémédiable vieillissement ?
Dans vingt-deux ans je referai un test !
 
GASTON
 
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Pour moi qui ai vécu l'aventure en direct, la prose de Gaston est un vrai régal. Elle me fait rire et me remémore en détails cette journée  partagée pleine de sensations diverses et variées ... j'espère que pour les autres lecteurs , il en est de même. Surtout continue Gaston !!!!
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