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DIMANCHE 23 SEPTEMBRE 2007

  TRAVERSEE DES ESCURS AU CANCEOU  

 

Participants : Marie Raymond et Gaston.     

 Première sortie rando/escalade de l’exercice 2007/2008 ; la foule n’est pas au rendez vous, entièrement mobilisée par la visite du parc National de Port Cros proposée par Robert et sponsorisée par le club , créant une inadmissible atteinte au principe de libre concurrence . Nous espérons que le gendarme Européen, garde vigilant de l’équité , saura sévir pour préserver les heureux effets de la mondialisation !

 C’est donc à trois que nous descendons vers la calanque de Morgiou  enfin rendue à la libre circulation des véhicules à moteur, là aussi interdits tout au long de l’été par un arrêté inique qui bientôt nous contraindra à marcher dès les abords de la ville , pour accéder au milieu naturel  que veulent préserver quelques ayatollahs verdâtres : le moyen âge, quoi !

 Que l’on laisse donc à chacun la liberté d’entreprendre et d’agir en toute liberté : enfin « le renard libre, dans la poulailler libre », vision progressiste hélas dénoncée par Edmond Maire !

 Cette liberté a hélas quelques nuisibles conséquences, le parking du petit port est déjà saturé et il nous faut faire demi tour pour stationner à l’entrée du hameau.

 Qu’importe, nous nous acheminons au long du quai , encombré de filets de pécheurs, pour emprunter le GR qui se dirige vers le col du Renard. A la montée nous devons nous effacer pour laisser le libre passage aux sportifs qui s’entraînent dès le petit matin , sans doute dans la perspective de l’incontournable « Marseille/Cassis ». A l’horizontale , au dessus de la pointe du Figuier, nous nous dirigeons vers le départ de la traversée des Escurs . Par une petite vire exposée, nous rejoignons le relais du premier rappel  de 35 m qui suit le parcours de sortie de la voie du BMP ouverte par Henri Joubart et les Marins pompiers de Marseille, il y a fort longtemps.

 Le rappel nous dépose au dessus de la mer sur des ressauts confortables . La voie de remontée a été localement pourvue de cordes fixes , nous laissant un espoir de repli pour le cas où…. Là encore, la liberté individuelle prend l’ascendant sur l’éthique des grimpeurs du XX éme siècle , errance heureusement dépassée qui laisse le  libre  champ à l’initiative individuelle et à la géniale improvisation , mettant ainsi un bémol à la notion d’aventure !        

Au dessous de nous, barques et bateaux abondent en ce jour de grand beau, nous proposant un autre échappatoire si d’aventure…

 Et l’aventure commence ! Depuis longtemps déjà, j’envisage de couper l’extrémité de ma corde bleue qui du fait de son grand âge , a vu sa gaine glisser en chaussette pour s’incurver à son extrémité en un crochet facétieux prompt à s’accrocher à toute aspérité . Aussi, aujourd’hui, alors que l’essentiel de la corde de rappel , dompté, gît à mes pieds ,le croc machiavélique , probablement lové, la haut, sur la queue de cochon, refuse obstinément de libérer le dernier brin. Me voilà donc, secouant, tirant, modifiant l’angle de traction pour tenter de domestiquer cette corde rebelle . Enfin le boute récalcitrant s’affale rendant donc improbable l’appel à une embarcation salvatrice.

 Au long des vires, tout contre la paroi du Levant, nous reprenons notre marche, pour l’instant à l’abri du soleil. Subrepticement nous rejoignons le pied  de la falaise , au deuxième relais de la voie du Levant, aujourd’hui curieusement sèche. A nos pieds, deux Zodiacs de plongeurs se balancent dans la crique au gré du clapotis d’ une houle légère qui vient mourir contre la paroi. Ici les fonds sont importants et dans le bleu miroitant de mille soleils , nous avons peine à distinguer les quelques hauts fonds. Tels des ronds de fumée, des vagues de bulles viennent crever la surface d’un bleu intense.       

 En pleine paroi, nous glissons au long du deuxième rappel , de 25 m cette fois , qui nous conduit sur la grande vire descendante , juste au dessus des plongeurs. Regroupés, un petit rappel de 5 m nous amène à la traversée en V , passage clé de la voie du Levant, .. à la montée ! Là, heureusement , un nouvel équipement permet un franchissement aisé , en « tire clous » , pour rejoindre la plate-forme qui précède la « salle à manger » où nous nous restaurons. Formalité rapidement expédiée qui nous permet à loisir d’observer plongeurs, bateaux et incontournables « mobylettes » des mers dont le niveau sonore le dispute à leur consœurs terrestres.

 A nouveau encordés , nous allons subir les assauts du soleil dans la traversée du verrou qui ferme la partie ouest de la « Salle à manger ». Nous voilà au pied du couloir du Masque, peu engageant, puis en direction de la vire « Aux pots de Fleurs » que nous évitons au profit d’un petit rappel de 10 m qui nous envoie en contre bas vers le ragage du Cancéou. Cet aven de 56 m de profondeur , communique avec la mer par la Porte de Rome ; porche caractéristique vu du large. Encore quelques traversées au flanc d’éboulis croulants et nous voilà au pied du promontoire de sortie qui domine la calanque du Cancéou.      

 Il nous faut reprendre ici, un encordement classique pour attaquer le peu d’escalade que comporte ce parcours. L’éperon aisé, me mène à une grotte spacieuse en pleine paroi, où Marie et Raymond me rejoignent . Là, à l’ombre enfin dans notre cavité , nous avons tout le loisir d’examiner le boyau vertical qui s’ouvre dans le plafond de la grotte et au travers duquel un peu de jour nous parvient : la sortie est par là !

 Fort de mes expériences passées, libéré de mon sac, je m’y engage inconsidérément , omettant de me libérer de mes chaussons et coinceurs  qui pendent à mes basques. Au début du « travail » la parturiente se comporte plutôt bien. Je pousse de manière rythmée , des bras des jambes et du derrière ; j’engage ma tête dans l’étroite ouverture en faisant face à l’est et me voilà irrémédiablement bloqué , les chaussures coincées sous mon postérieur  , incapable de progresser plus avant . Râlant, geignant, rageant, il me faut redescendre pour extraire aux forceps ces « putain de bordel de godasses de merde… », les repasser en position ventrale , pour qu’enfin je m’expulse de cet utérus glauque en un vagissement rageur ! Nouveau né, en plein ciel je rejoins le relais. Un à un  , par l’extérieur, les sacs me rejoignent à leur tour , puis c’est celui de mes compagnons qui, à ma grande surprise , vont passer l’étroiture comme des pros !           

  Ensemble nous remontons la vire de sortie ; cinquième strate à partir du sommet ! Cette fois ci nous ne visiterons pas le bivouac de La Villa J. Lot , accès naturel aux rappels de la paroi du Ponant. Par le sentier, nous remontons péniblement le vallon vers le col ; puis, par les éboulis nous redescendons vers Morgiou .

 Avant de rejoindre la voiture, nous nous accordons deux récompenses bien méritées : un bain dans une eau claire et frai….aude  puis un panaché au balcon du restaurant.

 Si d’aventure circulaient sur la toile les clichés de trois culs nus , n’allez pas y reconnaître de quelconques ressortissants  AN !

 Journée d’activité courte, peu fréquentée mais au demeurant chaleureuse !

 Gaston    

 Pour voir les photos :
   http://0mrphotos.free.fr/albCANCEOU/ 

mis en ligne par Raymond

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